La demande d'électricité pourrait être considérablement réduite en améliorant l'efficacité énergétique. Cela aurait un double effet : une baisse des coûts pour les consommateurs et une réduction des émissions de CO2. Ce rapport recommande des mesures que le Mali pourrait prendre pour améliorer son efficacité énergétique dans le secteur de la refrigération et climatisation.
La demande croissante d'électricité a plusieurs implications, principalement des pénuries d'électricité plus fréquentes car la production ne répond pas à la demande accrue, ce qui entraîne d'importants investissements dans des centrales électriques supplémentaires. Cette production supplémentaire d'électricité augmentera les émissions de CO2, contribuant ainsi au réchauffement de la planète.
Cette demande pourrait être réduite si l'énergie était utilisée plus efficacement. Par rapport au coût économique de l'installation de nouvelles centrales électriques, l'efficacité énergétique (EE) est une alternative peu coûteuse pour répondre aux besoins énergétiques du pays. En outre, les consommatrices/consommateurs économisent sur leur facture d'électricité et les émissions de CO2 sont réduites.
Les Standards Minimales de Performance Energétique (SMPE) et les étiquettes d'efficacité énergétique constituent l'un des outils les plus utiles pour augmenter le niveau d'efficacité énergétique des produits sur le marché. Les SMPE indiquent le niveau minimum d'efficacité énergétique des produits qui peuvent être introduits sur le marché, en éliminant les appareils les moins efficaces. L'étiquetage énergétique informe le consommateur des possibilités d'économies d'énergie et des avantages environnementaux liés au choix de produits plus efficaces, ce qui augmente les ventes des produits les plus efficaces et prépare le marché à l'application de normes plus restrictives à l'avenir. En outre, dans les pays où l'électricité est totalement ou partiellement subventionnée par l'État, l'amélioration de l'efficacité énergétique des produits de consommation permettra également à l'État de réaliser des économies, qui pourront être reversées à la société grâce à des programmes de rabais destinés à aider les consommateurs à acheter des produits plus efficaces.
Dans ce sens, de plus en plus de pays mettent en œuvre des normes et des étiquettes dans le monde entier, en incluant d'abord les produits les plus consommateurs d'énergie, tels que les réfrigérateurs et les climatiseurs, puis en intégrant d'autres produits électriques.
Ce rapport recommande l'application de la réglementation en matière d'efficacité énergétique au Mali selon un processus en deux étapes :
- application des normes et des étiquettes existantes dès que possible et de façon obligatoire,
- mise à jour des normes à un niveau plus strict au plus tard en 2026, suivie d'une deuxième mise à jour en 2027 pour les réfrigérateurs et en 2028 pour les climatiseurs domestiques.
Sur la base des données recueillies et des meilleures pratiques internationales, des recommandations sont fournies pour les normes d'efficacité énergétique et les étiquettes pour les réfrigérateurs et les climatiseurs. L'adoption de normes avancées d'efficacité énergétique ainsi que la transition vers des réfrigérants à faible PRG sont nécessaires pour réaliser des réductions significatives des gazes à effet de serre (GES). Il est recommandé qu’en plus de l’étiquette convenue dans le cadre de l’UEMAO sur l’efficacité énergétique des appareils de réfrigération et de climatisation, l’étiquette contienne également des informations sur le fluide frigorigène utilisé, sa quantité et son potentiel de réchauffement global (PRG).
L'adoption de normes et d'étiquettes de plus en plus ambitieuses n'entraînera pas une augmentation des coûts pour les utilisateurs finaux. Avec l'augmentation attendue du coût de l'électricité à l'avenir, l'introduction des normes et des étiquettes énergétiques, couplée à la compréhension de l'analyse du coût du cycle de vie des produits de réfrigérations et de climatisations par les parties prenantes, conduira à des économies d'énergie pour les utilisateurs finaux, ce qui bénéficiera à l'économie malienne.
Contexte
Le projet ROCA (Refroidissement Respectueux de l’Ozone et du Climat en Afrique de l’Ouest et Centrale) est cofinancé conjointement par l’Union européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la GIZ en tant que contribution à l’initiative mondiale de l’UE «Global Climate Change Alliance - Climate Funds Update ». Les Bureaux Nationaux Ozone (BMO) et les ministères appropriés sont les principaux parties prenantes de ce projet. Au Mali, le projet est mis en œuvre en coopération avec la Direction Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN) du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD) y inclus le Bureau National Ozone.